Lors de l’affaire de plagiat et d’usurpation du titre d’agrégé de philosophie qui avait touché en avril 2013 le grand rabbin de France, notre article du Monde « Les nouveaux faussaires » se terminait volontairement sur une note un peu légère, une chanson à peine parodiée de Brassens. Car les enjeux étaient terriblement lourds et l’homme fautif, blessé au plus profond de lui-même par ses propres égarements.
Mais quelle chanson tiendrait dans ce nouveau contexte où, dans un article intitulé « Le nouveau grand rabbin de France adepte du copier-coller », un journaliste de Médiapart juxtapose des pages, des paragraphes entiers d’ouvrages du nouvel élu Haïm Korsia, si semblables à des écrits d’autres auteurs. La démonstration s’appuie sur un travail comparatif impressionnant.
Le plagiat est-il banalisé au point qu’il figure comme une pratique usuelle, quasi légitime, faisant du livre un objet de promotion dont seul le renouvellement de l’emballage justifie la publication ?
Notons cependant que les plagiats du nouveau grand rabbin restent très en deçà des plagiats de son prédécesseur.
Il reste que plagiat est en effet banalisé. Il est banalisé au sein de l’Université; des enseignants-plagiaires bénéficient même de la tolérance et de la protection des plus hautes instances universitaires. Comment pourrait-on reprocher à un étudiant de plagier alors que des plagiats grossiers d’un enseignant plagiaire s’affichent sur le site de la Commission permanente du Conseil national des universités (cf http://archeologie-copier-coller.com/) !
Pour des raisons d’équité, il ne reste donc plus qu’à lutter en faveur du plagiat pour tous !
L’humour est une arme efficace aussi ! merci pour cette très juste remarque qui en dit long sur la gravité de la situation dans certaines instances universitaires.