Le nouveau grand rabbin de France pas si nouveau

Lors de l’affaire de plagiat et d’usurpation du titre d’agrégé de philosophie qui avait touché en avril 2013 le grand rabbin de France, notre article du Monde « Les nouveaux faussaires  » se terminait volontairement sur une note un peu légère, une chanson à peine parodiée de Brassens. Car les enjeux étaient terriblement lourds et l’homme fautif, blessé au plus profond de lui-même par ses propres égarements.

Mais quelle chanson tiendrait dans ce nouveau contexte où, dans un article intitulé « Le nouveau grand rabbin de France adepte du copier-coller », un journaliste de Médiapart juxtapose des pages, des paragraphes entiers d’ouvrages du nouvel élu Haïm Korsia, si semblables à des écrits d’autres auteurs. La démonstration s’appuie sur un travail comparatif impressionnant.

Le plagiat est-il banalisé au point qu’il figure comme une pratique usuelle, quasi légitime, faisant du livre un objet de promotion dont seul le renouvellement de l’emballage justifie la publication ?

 

La rentrée des copieurs

Ils sont bien au rendez-vous ! Comme les bons élèves, les copieurs aussi n’ont pas manqué à l’appel de la rentrée.

Hier, se tenait au tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand l’audience concernant l’accusation pour diffamation lancée par Françoise Cognard, maître de conférences en Géographie contre Christophe Giraud, lui aussi auteur d’une thèse sur un sujet très proche avec le même directeur de thèse, mais soutenue cinq ans avant… La liste des similitudes communiquée au tribunal est impressionnante. Christophe Giraud a-t-il été dans son droit en exprimant son exaspération auprès du Comité Scientifique de la Montagne ? Les juges rendront leur décision le 19 novembre prochain.

Une autre affaire de diffamation liée à une accusation de plagiat a agité la presse Suisse pendant tout l’été. En plein mois d’août, Ludovic Rocchi, journaliste au journal Le Matin, a fait l’objet d’une perquisition suite à la plainte du directeur de l’institut de l’entreprise de la faculté des sciences économiques de l’Université de Neuchâtel.  Le syndicat des journalistes s’en était ému et avait dénoncé « ces procédés disproportionnés qui constituent une violation de la protection des sources des journalistes, ainsi qu’une violation crasse de la liberté de presse ». Après bien des péripéties, l’affaire a basculé hier en faveur du journaliste puisque le Conseil d’État neuchâtelois, saisi par le rectorat de l’université, a suspendu avec effet immédiat le professeur. Bien sûr, la mesure est prise à titre provisoire, en attendant une décision sur le fond concernant l’enquête administrative sur les accusations de plagiat.

Et en Allemagne, un nouveau scandale, après les démissions du Ministre de la défense puis de la Ministre de la Recherche, tous deux convaincus de plagiat pour leur thèse il y a quelques mois : cette fois, il s’agit de Walter Steinmeier, président du groupe parlementaire SPD, accusé par un professeur d’économie, d’avoir usurpé son titre de docteur : à écouter sur le site Les Observateurs.ch. Les 400 passages douteux vont être examinés à la loupe…